Sortez des clichés !Le patrimoine culturel immatériel vu par les musées de société

La saliculture artisanale

Définition

L’Ile de Ré, située face à La Rochelle, est bien connue pour ses charmes touristiques, mais elle est avant tout une île marquée par la culture du sel rendue possible grâce à l’alchimie des éléments tels que la terre, la mer, le vent et le soleil, le tout orchestré par le savoir-faire ancestral de l’homme. Indispensable pour la conservation des aliments, le sel fut longtemps l’objet d’un commerce important à destination du territoire français et de l’Europe du Nord. Puis, sa vente connut un déclin au milieu du XIXe siècle causé par l'invention du procédé de pasteurisation et par l'arrivée du chemin de fer qui entraîna une concurrence grandissante avec les sites plus productifs de Méditerranée. C'est dans un contexte économique difficile que les producteurs locaux s'organisèrent et créèrent en 1942 la Coopérative des Sauniers de L’Ile de Ré qui a permis de maintenir cette activité et d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire du sel de l’Ile de Ré.

Une pratique singulière...

La récolte du sel s'effectue en été mais constitue l'aboutissement d'une année de travail rythmée par les saisons. Après l’hiver et l’inondation des marais, les bassins sont vidés et nettoyés au printemps. Le saunier retire les algues accumulées, repousse la vase déposée sur les fonds et l'étale sur les chemins d'argile. Tout ce travail se fait à la main, à l'aide d'outils traditionnels comme la boguette et le rouable. C’est en été, sous l’action du vent et du soleil que les cristaux de sel se forment et que le saunier fait sa récolte. Chaque jour, il répète des gestes, alliant force et délicatesse, transmis depuis des générations. Pour obtenir une cristallisation dans les bassins, les aires saunantes, il surveille et règle le débit de l’eau en fonction de l’évaporation provoquée par le soleil et le vent. Il cueille la fleur de sel, précieuse pellicule de fins cristaux blancs ou légèrement rosés, avec une lousse. Il pousse le gros sel avec un simoussi, puis il le remonte sur le chemin avec un souvron et modèle un tas en forme de pyramide, ce qui facilite l’évacuation de l’eau. Au mois de septembre, lorsque la saison de la récolte prend fin, les sauniers s'entraident pour rentrer le sel à la Coopérative. Les productions sont ensuite mis en vente en ce lieu situé à Ars en Ré ou dans plusieurs autres commerces de la région. Tout ce travail est dépendant des conditions météorologiques : le soleil et le vent sont les alliés du saunier et la pluie au contraire peut compromettre son travail.

... qui se transmet...

Traditionnellement, le métier de saunier se transmettait de père en fils. Aujourd'hui, les jeunes sauniers viennent d'horizons géographiques, professionnels et sociaux différents. Certains suivent une formation professionnelle avec des stages pratiques alors que d'autres se forment seul ou avec l'aide d'un autre saunier qui leur transmet les connaissances directement sur le terrain. Dans les années 1990, grâce à l'action conjuguée de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré et la Coopérative des Sauniers qui craignaient de voir disparaître l'activité salicole, de nouveaux et jeunes exploitants ont pu bénéficier de formations et de financements pour s’installer et reconquérir petit à petit les marais abandonnés dans le but de pérenniser l’activité salicole de l’Ile de Ré.

... et perdure...

Aujourd'hui, l’exploitation et la récolte traditionnelle du sel jouent un rôle économique, environnemental et touristique important sur l'Île de Ré. Les marais salants sont des éléments essentiels du paysage rétais et forment un milieu naturel riche qui héberge une grande variété d'oiseaux et de plantes spécifiques. La saliculture artisanal contribue au maintien d'un savoir-faire, d’outils et de gestes ancestraux, dont la transmission, l’usage et la symbolique ont en grande partie fondé l’identité rétaise.

  • Le sel s'égoutte sur le chemin

    Ile de Ré // 2011

  • Etier

    Guérande // 2012

  • Guérande // 2012

  • Guérande // 2012

  • L'eau circule dans les conches

    Guérande // 2012

  • Salicornes dans les tables

    Ile de Ré // 2011

  • Portage de la fleur de sel

    Guérande // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2013

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Cabanes de vente

    Noirmoutier // 2012

  • Cabanes de vente

    Noirmoutier et Guérande // 2012

  • La vente du sel sur les marais

    Noirmoutier // 2012

  • Récolte de la fleur de sel

    Guérande // 2011

  • Portage du gros sel

    Guérande // 2011

  • D’un marais à l’autre

    Guérande // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Guérande // 2011

  • Le mulon est protégé des pluies

    Guérande // 2011

  • Le mulon est protégé des pluies

    Guérande // 2011

  • L’eau arrive dans les oeillets

    Guérande // 2011

  • Guérande // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Après-midi au marais à l’Ecomusée

    Ile de Ré // 2011

  • Récolte de la fleur de sel

    Guérande // 2011

  • Stockage de la fleur de sel

    Guérande // 2011

  • Après-midi au marais

    Ile de Ré // 2013

  • Après-midi au marais

    Ile de Ré // 2013

  • Après-midi au marais

    Ile de Ré // 2013